La variole est une maladie infectieuse,
très contagieuse, elle est caractérisée par une éruption pustuleuse. Elle peut
donner lieu à de graves épidémies. C'est une maladie d'origine virale, et ne
peut pas être traitée par des antibiotiques.
un_varioleux
Son Histoire :
Inconnue des Grecs et des Romains, la
variole fut découverte en 622 par un médecin arabe nommé Haroun. Il mentionna
pour la première fois cette maladie sous le nom de djidri.
Au Xe siècle, la maladie fut
décrite par Rhazès.
C’est en Asie que la variole apparait,
elle est importée par les Sarrasins en Afrique, puis dans le midi de l’Europe
et enfin dans le reste du monde, causant au fil des siècles d’effroyables
épidémies, responsables de millier de morts. Ceux qui survivaient étaient
défigurés à vie.
Au XIe siècle, il y eut six
grandes épidémies de variole en Europe. A cette époque, il y avait plus de cinq
cent mille morts par an, et seulement en Europe.
La Variolisation :
On savait cependant, qu’une personne qui
survivait à la variole était immunisée à vie. On en conclut alors, qu’il
existait une variole « légère ».
C’est ainsi que commença la
variolisation.
On devait se faire contaminer par des
varioleux légèrement atteints. Ce furent les Chinois qui mirent ce système en
place en premier. Dès le VIe siècle, les enfants revêtent les
vêtements des malades peu atteints : c’est la variolisation.
C’est au XVIIIe siècle qu’on
répand la méthode en Europe, le médecin toscan Antonio Vallisneri écrivit alors
«On achète la variole dans toute la Lombardie » : les enfants se présentaient
chez un malade et pouvaient pour un quatrain (monnaie de l’époque) lui toucher
la main. Ce contact suffisait à propager la maladie.
Ce furent ensuite les médecins qui
inoculèrent la variole avec la substance contenue dans les pustules des
malades.
Cependant, cette méthode présentait des
inconvénients : sur trois cents personnes, il en mourait au moins quatre, et
les autres ne guérissaient jamais complètement ; l’infection demeurait dans le
sang, et souvent, on tombait malade à nouveau et on mourait.
C’est alors qu’on utilisa la vaccine …
Virus_de_la_variole
Découverte du vaccin
antivariolique :
Edouard Jenner, médecin de campagne en
Angleterre, entendit dire par les paysans du lieu que beaucoup d’entre eux
avaient eu la variole et avaient été guéris au bout de quelques jours ; ils
précisent qu’ils avaient été contaminés par leurs vaches.
Jenner apprit bientôt que les vaches
pouvaient contracter une maladie (la vaccine) tout à fait semblable à la
variole des hommes et caractérisée, elle aussi, par de petites pustules
répandues sur le corps. Après de longues observations, il constata que tous les
paysans contaminés par les vaches n’étaient que légèrement malades et que leurs
pustules ne laissaient pas de cicatrice.
Plus de doute : il existait bien une
«variole des vaches », sans conséquence mortelle pour l’homme. Mais
suffisait-il de l’avoir contractée pour être immunisé contre la variole des
hommes ?
Il voulu s’en assurer : le 14 mai 1796,
il inocula dans le bras d’un petit paysan la substance contenue dans les
pustules d’une forme de vaccine, puis, au bout de quelques jours, il inocula
des germes de la variole mortelle des hommes.
L’enfant ne fut pas touché et il était
immunisé contre la variole.
Edward_Jenner
Edward Jenner (1749 - 1823) administrant le
vaccin contre la variole à un enfant
La chose était claire : en inoculant la
« variole des vaches »à l’homme, on l’immunisait contre la variole mortelle.
La Vaccination :
La vaccination contre la variole se
répandit rapidement dans le monde entier.
- Dès que Napoléon Ier
fut au courant de cette grande découverte, il fit vacciner son fils, et il
organisa dans l’Empire vingt cinq centres de vaccination antivariolique.
- En
1800, la méthode était introduite en France grâce au duc de La
Rochefoucauld-Liancourt.
- En
1801, à Londres, plus de dix mille personnes se faisaient vacciner, et en 1803
le roi d’Espagne rendait la vaccination obligatoire dans son pays.
Vers la moitié du XIXe siècle,
la vaccination fut rendue obligatoire dans tous les pays civilisés.
En 1967, l’assemblée mondiale de
la santé alloua à l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) un budget annuel de
2,4 millions de dollars pour conduire sur 10 ans une campagne visant à
éradiquer la maladie.
- Le 29 octobre 1979, l’OMS
déclara la variole éradiquée de la surface de la terre. La vaccination fut
interrompue le 8 mai 1980.
- C’est
le premier exemple d’une maladie qui disparaît grâce à la vaccination.
- La
vaccination antivariolique n’est plus pratiquée en France depuis 1979. Les
rappels ne le sont plus depuis 1984. On arrêta de produire le vaccin « Dryvax ».
- Le
30 juin 1999, l’OMS a fixé un délai pour la destruction totale de tous les
stocks de virus estimant que garder des souches virales était dangereux : si
des terroristes s’en emparaient, ils pourraient déclencher une véritable
pandémie.
Taux
de mortalité chez des personnes vaccinées et des personnes non vaccinées contre
la variole
La mort survenait dans
environ 30 % des cas chez les personnes non vaccinées. Parmi les personnes
vaccinées, le taux de mortalité avait chuté à environ 3 %. Ces chiffres
proviennent des taux de mortalité enregistrés avant 1972 (année du dernier cas
de variole survenue naturellement).
Taux_de_mortalité
On constate que le taux de
mortalité était nettement inférieur lorsqu’une personne avait été vaccinée
contre la variole. Il était 11 fois moins élevé que chez une personne non
vaccinée.
Les
ravages de la variole en période de guerre :
tableau_variole
Variole_1870
Variole_1914
On
constate qu’en 1870, en à peine six mois, il y eut 24000 décès causés par la
variole, alors que pendant la première Guerre Mondiale, le nombre de décès était
minime : seulement 4 morts en 5 ans.